Le protocole d’expression graphique sous induction musicale a été proposé à des élèves de 16 à 18 ans d’une classe d’Arts Appliqués, une fois par semaine après les heures de cours. Sur une classe de trente, vingt d’entre eux ont souhaité participer à cette activité.
C’est la phase 1 de la Technique Catharsis qui a été utilisés auprès de cette classe.
Le protocole pour chaque séance était le suivant:
Les élèves utilisaient le matériel de peinture de leur choix
Ils décrivaient leur état émotionnel avant et après chaque séance
Ils dessinaient librement de 30 à 45 minutes pendant les écoutes musicales sans qu’aucune indication ne leur soit donnée sur les titres des musiques ou sur quoi dessiner
Ils réalisaient ensuite un commentaire écrit sur leur dessin
Bien qu’en présence d’une section d’Arts Appliqués, il n’en est pas moins étonnant de constater la richesse des coloris, la maîtrise de certaines techniques et la force d’expression de ces oeuvres picturales réalisées spontanément et en si peu de temps.
En ce qui concerne la dynamique de classe, ce travail créatif a facilité les échanges, libéré des situations conflictuelles et donné aux élèves les moyens de trouver des solutions à leurs problèmes d'adolescents.
"Lorsqu'une expérience est bénéfique comme celle-ci, il n'est pas trop de mots pour la qualifier et leur choix n'est pas aisé. Aussi, dirais-je tout simplement avoir 'ressenti la musique' et son extraordinaire sensation d'évolution."
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"Aujourd'hui, je me sens un peu désorientée, je ne sais pour quelle raison. Mais je suis tout de même heureuse. J'ai peur de “ demain ”. Comment serai-je ?? J'ai peur de l'avenir. Cette pensée me revient sans arrêt à l'esprit. Je me sense angoissée en pensant à ça. J'ai toujours peur de ne jamais être à la hauteur, et ça me rend parfois bizarre ! ”
J'ai trouvé cet ‘exercice’, très intéressant, mais les premières fois ont été dures à supporter : larmes aux yeux ( sans chiqué ! ), angoisses, gros nuages noirs ! qui au cours des séances se sont effacés. Toutefois, je ne reste pas moins sensible à ce que peut exprimer la musique."
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"Mais au fur et à mesure je dessinais vraiment la musique... Cette musique me plaît mais je la déteste, cas intéressant d'un être indécis et contradictoire. Cette musique, différente des autres musiques ‘pittoresques’, permet de déployer l'imagination sur la feuille blanche et d'en tirer des traits intéressants...”
Ce que j'ai ressenti dans tous ces dessins, c'est un défoulement ‘spirituel’: les Chinois, lorsqu'ils en ont marre de travailler dans leurs usines, vont dans ces salles spéciales où ils frappent avec force et rudeur des mannequins en latex, à l'effigie de leur patron."
" Mais sérieusement, je crois que c'est une bonne expérience d'aller au moins une fois dessiner avec cette mélodie qui, tout en gardant le même style, parvient à se moduler en cours de bande, à se transmuter, pour passer de l'emprisonnement à la liberté (exemple)."
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"Tout ce que je n'ai pas pu dire oralement à un ou une amie je l'ai dit à travers mes dessins. J'ai dévoilé beaucoup de choses de moi (...), j'ai l'impression de m'être fortifié, j'ai fait le point sur un certain nombre de choses. J'ai même trouvé des réponses à une quantité de questions. Enfin je me sens mieux ."