En 1976 lors du 2e congrès de l’association française d’audio-psycho-phonologie, le psychiatre, Dr Michel G. Mouret exprimait à propos du dessin utilisé comme adjuvant à une cure sonique: « Le Sujet dispose devant lui d’un espace où va pouvoir se déployer son monde intérieur, pour peu qu’on lui propose une feuille de papier et des crayons… Outre le fait que le langage plastique puisse enrichir les données de la clinique, l’activité d’expression graphique est un agent de communication, de catharsis et de psychosynthèse. La psychosynthèse ce n’est ni expliquer, ni disséquer, mais situer… Une fois dessinée, la réalité intérieure devient objet de contemplation et de méditation et donc transformateur possible… l’oeuvre que le sujet travaille, le modèle en retour, pour peu qu’il s’y soit suffisamment investi».
Après plus de 30 ans d’expérience d’utilisation de Catharsis Application Program, et ayant travaillé avec des publics très variés, nous avons eu l’opportunité de vérifier les propos du Dr Mouret, et constater la force réparatrice des images, les symboles et archétypes représentés dans les dessins ayant une fonction de mobilisation.
Cette idée de puissance mobilisatrice des images est particulièrement bien expliquée dans l’oeuvre de Jung. Une des idées maîtresse et remarquable de son travail réside en effet dans la notion de dynamisme de transformation qui existe dans notre inconscient.
En mettant en relief ces forces d’auto-guérison et de transformation qui existent au sein de notre inconscient — qu’il a nommé "archétypes" — Jung nous permet de comprendre l’origine de nos représentations mentales, de nos réactions, de nos comportements. Il nous replace dans le cadre d’une évolution harmonieuse en tant qu’humain en devenir.
John Freeman, dans son introduction du livre « L’homme et ses symboles» écrit: « La plus grande contribution de Jung au développement de la psychologie a été la notion d’inconscient, considérée non pas, à l’instar du subconscient de Freud, comme le débarras des désirs refoulés, mais comme un monde bien plus vaste et bien plus riche que l’autre. Le langage et les personnages qui peuplent ce monde sont des symboles et nous communiquons avec lui par l’intermédiaire des rêves… selon Jung, cet inconscient est le guide, l’ami, le conseiller du conscient…»
Dans CAP, les dessins réalisés sous induction musicale ne se contentent pas de révéler la problématique du moment, ils permettent un accès à l’inconscient et à ce qu’il essaie de communiquer au conscient. Nous avons observé comment les «archétypes moteurs», tels que les appelaient G. Bachelard, avaient ce pouvoir de mettre le Moi conscient en mouvement et dans certains cas de réparer des dysfonctionnements émotionnels, même graves.
Les dessins réalisés sous induction musicale dans le programme CAP ont, selon nous, une fonction similaire à celle du rêve qui est de rétablir un équilibre psycho-émotionnel.
Le processus CAP semble avoir cette capacité de créer un dialogue entre l’inconscient et le conscient et, comme le disait C. G. Jung, malgré les nombreuses controverses à ce sujet : « Il est de fait que, outre les souvenirs d’un passé lointain qui fut conscient, des idées neuves et créatrices peuvent aussi surgir de l’inconscient, idées qui n’ont jamais été conscientes précédemment».